Les phrases en bleu sont des liens.

 

Tout a commencé un jour du mois de Novembre , il pleut et je fais chauffer la carte bleue : je viens de réserver le ferry pour l’Islande ….

Départ le 12 juillet au Nord du Danemark , arrivée le 14 Juillet , le retour est prévu 5 semaines après .

Réservation du seul ferry qui existe chez Gallia ( 30 % à la commande , le reste un mois avant de partir.)

http://islande/.voyages-gallia.fr

(Le site de la compagnie de ferries Smyril Line  a depuis cette année une version française :

http://www.smyrilline.fr/)

Itinéraire prévisionnel : du 14 Juillet au 18 Août

D'abord le moins drôle : on doit relier Hirtshals , au Nord du Danemark , un périple de   1359  km , avec une grosse partie sur les autoroutes allemandes .

Itinéraire jusqu'au Danemark 

 

Vendredi   8 Juillet   596 km ◄   ☼ Météo : 28 –20 °C   chaud en partant , nuageux le soir  


Une grosse journée de route où nous avons encore fait du 70km/h de moyenne sur les autoroutes allemandes avec ses ralentissements et travaux variés .. Un peu moins de moitié de fait pour aller à Hirsthals.  Nous sommes ce soir à Greven, sur l’aire surchargée mais agréable du yacht club local. Des énormes péniches passent devant les camping-cars. L’accueil s’est amélioré depuis notre passage il y a 5 ans, la gentille dame de la réception parle quelques rudiments d’anglais. En face de notre emplacement sur un gazon digne des châteaux anglais, se trouve un superbe vieux Hymer Mercedes des années 80, aux jantes rutilantes, bichonné par son proprio.

 

 

 

 


Samedi  9 Juillet   408km ◄   ☼ Météo :  Beau 25– 23°C    


La nuit a été moyenne avec la guinguette qui a donné jusqu’à minuit, et les petits oiseaux nous ont réveillé de bonne heure. En route dès 8h30, on reprend l’autoroute qui semble bien chargée. En ce jour de grand départ, beaucoup d’allemands se dirigent vers les côtes du Nord de l’Allemagne. Ralentissements, travaux, bouchons  toute la journée. On décide d’arrêter le massacre vers 17h, et on repère une aire : Oversee Frörup  à quelques kilomètres de Flesnburg. Au premier abord, on arrive  « aux Gourdiflots » chez le « Glaude » de la soupe aux choux …  Néanmoins, l’accueil est très sympathique, le terrain très propre. On aura les petits pains apportés par le patron à 7h demain matin sur un pic rapidement posé à côté de notre camping-car. Ah  Ah, l’organisation a-lle-mande ! Le wi-fi en bonus, le tout pour 7 €. On fait un petit tour dans le village et nous tombons sur un petit moulin : c’est notre première chute d’eau du voyage ….à suivre ...

 

 

 


Dimanche 10 Juillet   424 km     Météo :  Pluie puis nuageux 18 - 17  °C     


 

Episode 1

 

La nuit a été calme et reposante malgré la proximité de la route. Les petits pains étaient bien là comme prévu. Après avoir payé notre dû, on effectue les services. Bornes artisanales très bien conçues. Nous reprenons la route. Cette fois ça roule, un dernier plein d’essence en Allemagne, et nous  nous arrêtons pour la pause du midi au bord du petit port de   Knebel Bro   à l’Est d’Aarhus. Le crachin breton ne nous engage pas à nous balader. Malgré le vent et la température, des jeunes filles du coin n’hésitent pas à plonger nues dans les eaux du port. Brrrrrrr.

Nous avons prévu de passer la nuit à Blokhus  où nous avions repéré dans un récit un parking pour se poser le soir et une plage sur laquelle on pouvait rouler. Nous traversons donc cette ville, en voyant des panneaux  de « camping interdit » un peu partout. Ca s’annonce mal, beaucoup de touristes se promènent dans les rues et on se demande où est cette fameuse plage. En continuant la route jusqu’au bout, on finit par y arriver et effectivement, on tombe sur cette scène surprenante d’une immense plage traversée par une route sur le sable où circulent toutes sortes de véhicules. Quelques camping-cars et caravanes sont installés là. On fait une belle balade le long de cette plage en profitant du climat vivifiant. On commence à avoir l‘idée de rester dormir ici, car curieusement, il n’y a pas de de panneaux d’interdiction. On retourne faire un tour en ville mais pas de possibilités de parking hormis le camping. C’est décidé, on tente le coup sur la plage en se mettant en retrait d’une caravane installée visiblement pour rester, ne sachant pas à quel niveau l’eau va monter …. Ce soir c’est la finale de l’Euro et j’essaie de capter une chaîne de TV danoise  avec ma petite antenne TNT. C’est raté, j’ai bien une réception mais il doit y avoir une histoire de carte ou de droits. Ce n’est pas grave car le vent est tombé et le beau temps  revient, sûrement pour un beau coucher de soleil. Espérons qu’on aura pas droit un rodéo de quéqués en décapotables. Wait and see…

  

 


Episode 2

Pourquoi un épisode 2 me direz vous ? Et bien voilà, nous étions entrain de dîner quand la caravane  installée devant nous a commencé à remballer .. Et celles au loin, qui semblaient pourtant bien installées avec auvent et tout le déballage, en font de même. C’est alors que le doute survient : la mer  va-t-elle monter jusque là ? Est-il finalement interdit de rester dormir sur cette plage ? Le camping-car norvégien voisin du nôtre s’en va aussi. Et un peu plus loin, le chauffeur du camping-car allemand descend, incrédule, en se posant sûrement les mêmes questions que nous. Je propose moi aussi de partir, alors que Nelly  argumente du fait que si tout le monde s’en va parce qu’on voit les autres partir, c’est n’importe quoi …

 

C’est pas faux, mais tout de même un peu limite comme raisonnement. Bon, on se prépare à partir, mais on décide d’aller demander aux caravanes qui partent, la raison de leur départ . On avance en roulant à nouveau sur cette plage. Ces caravaniers sont danois, ils vont pouvoir nous renseigner. Comme souvent, je suggère à Nelly d’y aller, son anglais étant beaucoup plus efficace.  Elle descend et commence à papoter avec un groupe pendant qu’un homme vient me voir à la porte. Il m’explique que normalement c’est interdit de dormir sur la plage même s’il n’y a pas de danger et que  la police peut venir nous déloger amicalement. Lui, possède une maison de vacances juste derrière les dunes et est venu passer la journée sur la plage. Il me demande aussi  si je vais suivre la finale de l’euro, et là je lui explique que notre télé ne peut pas capter les chaînes danoises….Vous sentez la suite ???

Nelly remonte dans le camping-car, nous confrontons nos traductions de l’anglais et on arrive à la même conclusion.

 

L’homme m’a proposé de venir chez lui regarder la finale , je refuse dans un premier temps. Nelly semble penser que ça pourrait être sympa. Bon, c’est décidé on y va.  L’homme  monte à coté de nous dans le camping-car et nous emmène par un chemin étroit à travers les dunes jusqu’à son domicile …..On commence à s’apercevoir à sa diction qu’il a commencé à fêter la victoire de la France, sûrement à grands coups de bière ou d’alcool local.

 

Tout à coup, Nelly installée à l’arrière crie « stop! », je m’exécute et constate qu’on est à 5 cm d’une toiture qui dépasse. La capucine était passée tranquillement mais l’arrière a failli accrocher. Ca passe finalement. On arrive devant sa maison où il reste juste la place pour nous garer, un peu en pente,  sur de l’herbe épaisse. Bon, maintenant qu’on est là, on ne va pas se dégonfler. Pour être poli, on prend avec nous une bouteille de Pinault des Charentes qu’on se réservait pour l’apéro en Islande. On fait donc la connaissance de Karin ( son épouse) et Mickaël, l’homme en question dans ce récit, tout en regardant le début du match. On accepte un verre de Pinault tout en discutant en anglais, on parle de l’hospitalité danoise et française, Nelly venant à mon secours dans certains cas. Mickaël n’arrête pas de répéter qu’il est fier de regarder la finale avec des français et qu’il préfère la France au Portugal. Il a fini la bouteille et insiste pour qu’on passe à autre chose. Après plusieurs refus, j’accepte une bière pour la deuxième mi-temps. Et toujours 0-0, Mickaël ayant fini sa bière parle de Rom, Rhum ? On espère que la France va marquer car ça devient un peu chi….t.

 

Prolongations !  Mickaël va chercher la bouteille de rhum en titubant. On se regarde avec Nelly d’un air désabusé, on ne verra plus Karin qui est allée se coucher. Moi, maintenant, je fais semblant de ne plus comprendre, en plus il mélange anglais et allemand. Et toujours cette rengaine : I Love France but not Portugal ! Nelly finit   par dire : yes, yes so am I ! Ca y est les portugais ont marqué. Je ne suis pas sûr que Mickaël ait compris la fin du match. On arrive enfin à s’éclipser, une bonne rigolade dans le camping-car ! C’est dommage que ça se soit passé ainsi, Mickaël était sans doute content de voir des français…

En se couchant, on a encore une petite angoisse de savoir comment on va sortir de ce parking.  Dodo, la suite demain. 

 

 

Lundi  11 Juillet   107  km   Météo :  Eclaircies 18-21 °C  


 

Je suis réveillé de bonne heure  ce matin car  je suis un peu inquiet de la manœuvre à effectuer pour ressortir de ce petit chemin, surtout quand je regarde depuis la fenêtre de la salle d’eau la place qu’il y a. Je sors examiner la situation : finalement ça devrait passer sauf, si comme l’an dernier, les roues avant patinent sur l’herbe grasse et qu’elles s’enfoncent de 30 cm dans le sol ...Là, la Skoda aura dû mal à m’en sortir ( voir récit République Tchèque ). On est prêt pour 8h30, et on attend fébrilement l’ouverture des volets de nos hôtes. On ne veut pas partir sans les saluer quand même et en plus, j’ai oublié mon appareil photo chez eux ..

 

9h15: visiblement, Mickaël a du mal à émerger .. On tue le temps en préparant nos repas pour la traversée en ferry de 2 jours. Pour le prix exorbitant, les repas ne sont pas compris et le prix économisé de ceux-ci nous permettra de faire une balade en avion au dessus de l’Islande si le temps le permet.

10h : Le  riz et les œufs sont cuits  Il est temps d’aller secouer Mickaël. Il est réveillé le bougre ! Il est prêt à partir chercher du pain pour nous préparer un petit déj ! La table est mise ! Il admet qu’il est tard et comprend que l’on souhaite partir au plus vite, nous échangeons nos adresses.

Après quelques détours pour retrouver la route dans ce dédale de maisons de vacances entourées de dunes, on rejoint enfin cette longue et superbe plage beaucoup moins fréquentée que la veille, c’est toujours aussi surprenant.

 

La route pour arriver à Hirtshals est vite faite et nous déjeunons sur le parking de l’océanarium que nous visiterons dans l’après-midi. C’est  un beau parc d’attraction avec un immense  aquarium où nous voyons pour la première fois le poisson lune qui peut atteindre 500 kg.

Le bassin des phoques est également agréable et on peut admirer la bienveillance d’une mère avec son petit.

Nous allons nous poser pour la nuit sur le parking payant au centre ville réputé plus calme que celui gratuit près des embarcadères.

On y est , l’embarquement est pour demain !

  

 


Mardi  12 Juillet    3 km     Météo : 17 - 18  °C  Eclaircies      


Itinéraire du jour : en mer 

 

La nuit fut calme et le parking s’est rempli rapidement durant la soirée.

Au moment de démarrer, Smyrilline annonce sur son site internet un retard de 2h. On se dirige quand même vers l’embarquement car attendre ici ou là bas revient au même. Du coup, on arrive dans les premiers, il est 8h30 et l’embarquement ne commencera pas avant 11h. Certains 4X4 sont impressionnants et sont biens équipés pour les pistes et gués islandais. Beaucoup de motos aussi. 

 

Ca y est, ça avance. On passe un premier contrôle où l’on nous remet nos cartes d’embarquement sans même vérifier nos identités. Il faut ensuite que les passagers descendent, seul le chauffeur reste à bord du véhicule. Nelly prend donc un lourd sac avec elle et s’en va.

Parmi les nombreuses files d’attente, j’ai la chance que ce soit la mienne qui avance en premier . Le camping-car est garé, avec l’aide des employés, dans la soute du ferry. Si bien que vers midi , je suis dans la cabine, avant Nelly. C’est une cabine classique avec 2 lits simples, un hublot, des sanitaires. Elle est au 8ème et dernier étage. Je m’abonne au wi-fi du bateau pour 48h et 21€ en payant directement par carte bleue. A noter qu’il vaut mieux aller chercher un mot de passe à la réception si vous avez plusieurs appareils à connecter. ( 16 € pour 30h , 10€ pour 4h)

 

On part sur le pont pour assister au départ qui se fait un peu attendre et nous larguons les amarres vers 14h. Le vent est assez fort et nous à ouvert l’appétit. On se régale de cette salade composée, confortablement installés, l’un sur un lit, l’autre sur « le » tabouret de la cabine. Une petite sieste, un tour au duty-free finira l’après-midi.

Il y a un peu de vagues et c’est maintenant à nous de tituber, comme Mickaël, en marchant dans les allées du bateau. Pour l’instant pas de mal de mer.

  

 


Mercredi  13 Juillet   0 km      Météo :  Nuageux puis belles éclaircies  20 °C  dans la cabine, 10°C sur le pont.     


 

La nuit a été moyenne, ça tanguait un peu et la cabine grinçait de toutes ses parois. Journée à ne rien faire, lecture, internet, balade sur le pont. Le bateau a toujours 2h de retard en arrivant aux îles Féroé. La lumière des pays du Nord est présente et on s’émerveille à nouveau de ces sublimes paysages dans lesquels percent quelques rayons de soleil …

La météo s’annonce clémente pour la semaine prochaine dans le Nord de l’Islande.